samedi 7 mars 2015

Voyage vers les Pyrénées, de Victor Hugo


Voyage vers les Pyrénées avait été édité à titre posthume, à la fin du dix-neuvième siècle et se présente sous forme de journal-reportage. Moi qui n'ai jamais lu que les Contemplations et seulement quelques extraits des Misérables, je n'aurais pas pu avoir meilleur guide pour redécouvrir ma région!


En 1843, Victor Hugo entreprend un voyage en diligence vers les Pyrénées basques, en compagnie de sa maîtresse Juliette Drouet, tenue secrète dans le journal qu'il tient.
Celui-ci commence par la découverte de Bordeaux, son pont, sa cathédrale romane dont il décrit minutieusement l'architecture, avant de parcourir les Landes. La description qu'il fera de ce paysage encore sauvage et campagnard sera aussi émouvante pour moi que celle exaltée des Pyrénées lorsqu'il sera à Cauterets. Entre Bordeaux et Mont-de-Marsan, il rencontre des réfugiés espagnols - déjà - puis des bergers et de jeunes filles qui battent le linge. Durant son voyage, Victor Hugo à va la rencontre des gens.
écomusée de Marquèze - Landes

Au XIXième siècle, parcourir ainsi cette région est encore une aventure; les chemins sont étroits, cabossés, les hébergements souvent vétustes, la nourriture parfois infestée de mouches, et en Espagne, où règne la pauvreté, tout est prétexte à payer une taxe.
Arrivé à Cauterets, la nature exaltée et romantique d'Hugo révèle toute sa force et poésie. Avec lui, on entend le grondement lugubre de l'eau noire du Gave s'écouler aux pieds de sombres pics, on sent l'humidité qu'un rayon de soleil vient timidement chauffer.
Saint-Jean de Luz - Côte basque
La lecture de ce journal est un vrai plaisir, et découvrir cette région telle qu'elle était à cette époque également. En annexe, on peut lire les poèmes qu'il a composé lors de ce voyage et qui seront publiés plus tard. Enfin, la présentation de Francis Claudon nous donne une idée de ce que signifiait voyager dans les siècles passés.
Le journal de Victor Hugo se termine ainsi, alors qu'il est à Oléron:

               Ce soir-là, tout était pour moi funèbre et mélancolique. Il me semblait que cette île était un grand cercueil couché dans la mer et que cette lune en était le flambeau.

Le lendemain, dans un café à Rochefort, Victor Hugo apprend par un journal que sa fille adorée, Léopoldine, et son mari, se sont noyés quelques jours plus tôt. Le voyage est terminé et un autre pan de sa vie et de sa création commence. 



Pays Basque français




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