mercredi 25 février 2015

Sukkwan Island, de David Vann

Sukkwan Island est un roman qui me faisait peur, jusqu'à ce que je le lise. Il semblerait que David Vann n'est pas un auteur léger, de compromis. 
Apre, violent, cruel, émouvant, oui. Effrayant, finalement, non.
L'île où ce père à bout, pas si loin de la folie, décide de vivre pour un an, tel un Robinson, porte en son creux cette histoire qui lui ressemble. Sauvage, soumise aux tempêtes hivernales, déserte, offrant un minimum de ressources. On n'en voudrait pas à Jim de trouver là lieu de se ressourcer et de se remettre des multiples échecs de sa vie. On comprendrait également qu'il se laisse aller à sa folie, qu'il finisse par vouloir mettre fin à sa vie. Mais dans sa perversité inconsciente et égocentrique, Jim force la main à son fils Roy, 13 ans, en lui demandant de le suivre dans ce périple. Pour Roy, refuser serait comme livrer son père à la solitude et au suicide. Il se sacrifie. Jusqu'au bout.
Sukkwan Island est une histoire tragique qui se prolonge après l'"événement" dont je ne parlerai pas. Pas grand chose nous est épargné des tourments qui suivent ni des visions. Mais autant les descriptions de cette nature que ce que ressentent père et fils tour-à-tour sont riches d'authenticité.
Sukkwan Island fait partie de cette mini-vague littéraire consistant à aller au bout du pire par le biais d'un père et son enfant: La Route, En Mer, Traité sur le Zen et l'Entretien de la Motocyclette, tous ces romans relatent cette relation au père faite de confiance et d'étrangeté.
Ceci est ma première lecture de David Vann, mais je souhaite en découvrir d'autres maintenant. Je suis curieuse également de lire l'adaptation BD qui vient de sortir.

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Ce livre me fait envie depuis bien longtemps mais j'hésite toujours à franchir le pas, et j'ignore pourquoi...
Quoiqu'il en soit, ton avis m'aidera sûrement à me décider lors de ma prochaine sortie à la librairie.