samedi 25 juillet 2015

Un Bonheur si fragile, Tome un, de Michel David

Saga québécoise, roman du terroir: j'avoue, dans ces quatre termes, deux ne correspondent pas vraiment à mon genre de lecture... mais parce que ce roman m'avait été proposé par Babelio et les Editions Kennes, et que le Québec, en revanche, m'intéresse, j'ai accepté.
Pour commencer, la couverture rappelant Magasin Général de Loisel m'a dérouté: j'ai eu beaucoup de mal à me détacher des personnages de la bande dessinée pour accepter qu'il s'agissait ici d'un monde différent.
Il faut dire que les deux récits ont beaucoup de points communs: l'époque, le lieu, le contexte paroissial et familial, les hommes quittant leurs familles tous les hivers pour aller couper du bois...
Alors si j'aime beaucoup Magasin Général, la qualité de ses illustrations, les différentes intrigues, ce roman tombe un peu à plat... il est comme une répétition, une adaptation du premier, mais dans un style un peu trop facile à mon goût. En fait, j'ai eu, à plusieurs reprises, la nette impression que l'auteur a fait une liste de tout ce qui se faisait au début du vingtième siècle dans la campagne québécoise - les layettes à partir de sacs de farine, l'utilisation des sleighs, la culture du sucre d'érable, le passage de la cuisine d'été à la cuisine d'hiver, et j'en passe, des exemples comme ça il y en a des tonnes - bref qu'il a repris cette liste et qu'il a brodé autour un récit sous forme d'actions qui s'enchaînent sans prendre vraiment la peine de nourrir les phrases qui sont plutôt plates et pas toujours très intéressantes... je ne compte plus le nombre de fois où l'auteur se sent obligé de préciser qu'ils dînent, soupent, attellent le sleigh ou le boghei!

Si je ne m'en tiens qu'au récit, je ne nierai pas que j'ai suivi l'intrigue avec pas mal d'intérêt et qu'il n'y a que vers la fin que je commençais à m'ennuyer. Corinne, une jeune fille doté d'un fort et bon caractère, épouse un homme qui s'avère très vite égoïste, dépensier et paresseux, ce qui n'est rien par rapport à la froideur, la bêtise et la méchanceté de sa famille à lui, alors que celle de Corinne est pieuse, généreuse et aimante. L'opposition est flagrante et un peu grosse, parfois agaçante, mais il faut bien dire que les personnages ne laissent pas indifférents. Corinne se retrouve seule en plein hiver une bonne partie du livre et doit affronter les différentes difficultés qui s'opposent à elle, un peu comme quand Charles Ingalls est bloqué sur la route en revenant de Minneapolis et que Caroline se retrouve en proie à une tempête, mais ici, Corinne a six mois à passer dans cette misère.

La lecture a été plutôt agréable malgré le style et j'ai appris pleins de choses sur le Québec des années 1900, mais je ne pense pas lire les tomes suivants (j'aimerais quand même bien qu'on m'en fasse un résumé!)

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