lundi 21 décembre 2015

Equinoxes, de Cyril Pedrosa


Pour commencer, merci (encore une fois) à Babelio et Aire Libre pour ce roman graphique particulièrement réussi et profondément émouvant!!

Il y a tant à dire de ce livre grand et gros format, complexe, sensible et travaillé.
On y retrouve le jeu des couleurs qui étaient déjà présents dans Portugal du même auteur, mais cette fois-ci, différentes histoires se mêlent, des personnages esquissés, photographiés à la dérobée qui ont tous cette faille dans leur coeur, dans leur vie, et dont ce sentiment de solitude leur est inhérent.
Toutes ces existences s'entremêlent, se recoupent, se rejoignent, énigmatiques pour le lecteur mais tout autant pour elles-mêmes. Tous les âges, tous les statuts sociaux subissent ce regard scrutateur et leurs faiblesses sont révélées comme autant de secrets très intimes. 
Cyril Pedrosa a découpé le récit en saisons, commençant par l'automne pour finir par l'été, et chaque partie commence par des images sans parole d'un jeune adolescent de l'époque préhistorique. Le lien qu'il entretient avec nos autres personnages se révèlera plus tard, symboliquement. 
Chaque partie est également entrecoupée de textes qui pénètrent au coeur des personnages photographiés par Camille, jeune femme paumée qui scrute les visages. 
Ces fragments de vie sont très émouvants, déprimants souvent, et me rappellent des films, Bleu, Blanc, Rouge, ou encore American Beauty par leur thème et esthétique. Chaque bulle est travaillée à l'aquarelle, et les textes n'ont plus la maladresse de ceux de Portugal. 
Deux bémols, j'ai du mal avec les portraits que fait Pedrosa, mais je finis par m'y faire, et secundo, il y a beaucoup de coquilles dans les textes... 
Sinon, je dirais que c'est une ouvre ambitieuse et réussie, chapeau.

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